École et société, par Mohamed-Sghir Janjar

Quelle école pour quelle société? / Schools for the rich, schools for the poor?: On Class and Diversity in Morocco’s Schools

Par / by Mohamed-Sghir Janjar

Mohamed-Sghir Janjar aborde la notion de mixité sociale et égalité des chances à l’école.

Comment comprendre la nature des liens entre une société et son école ?

L’école est-elle le miroir de la société qui reflète son système social, ses valeurs et sa culture ou a-t-elle une certaine autonomie relative par rapport à la société ?

Comment des sociétés ouvertes marquées par la concurrence dans différents secteurs de la vie sociale et économique, engendrent-elles des modèle d’école avec un minimum de cohésion, d’harmonie et de limitations des inégalités sociales ?

L’école a-t-elle pour mission de préparer un « capital humain » en lui donnant les capacités et les connaissances nécessaires ou serait –elle un moyen pour changer la société pour la rendre plus juste, solidaire et développée ?

Pour qu’on puisse espérer que nos actes de transmission et notre éducation à la citoyenneté démocratique atteignent leur but (former le citoyen du XXIème siècle), nous devons abandonner le prêt-à-penser, l’endoctrinement et le mépris de l’intelligence des élèves. Nous devons faire en sorte que la connaissance transmise soit intégré dans la construction identitaire de l’élève, qu’elle fasse sens pour lui, qu’il éprouve dans sa propre expérience ce que la raison a de libérateur, qu’il lui soit donné, dans la situation éducative, de goûter la jouissance intellectuelle que procure la connaissance.

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In this course, Mohamed-Sghir Janjar addresses the topic of class diversity and equal opportunity in schools. 

He queries: How can we understand the connection between a society and its schools?

Are schools mirrors for a society, reflecting its social systems, values, and culture; or do they have a certain autonomy from society?

How can open societies defined by competition between different sectors of social and economic life create education systems with some level of social cohesion, peace, and limited inequalities?

Is a school’s mission to treat students as “human capital” by instilling in them practical skills and knowledge; or is it rather to be a medium for change in a society, to further the missions of justice, social action, and development?

If we want our education on democratic citizenship to achieve the goal of training the citizen of the 21st century, we must reject ready-made ideas, indoctrination and contempt for the intelligence of students. We must ensure that what we are teaching is integrated into a student’s formation of identity and sense of self; that it makes sense to her, so that she can learn first-hand that reason liberates, that it is a gift, given in school, where she can taste the joy of learning and the power of her intellect.

English translation by Anna Mitchell

Les avis des participants

« Un contenu théorique fort et illustré d’études de cas. »

« Le cours était très organisé, clair et simple à comprendre. »

« Beaucoup de participation orale et de discussions. »

Les points clefs

  • Quel destin selon quelles origines ?
  • Une persistance des inégalités scolaires selon le territoire, la famille ?
  • Quel est le poids de l’histoire et de la culture dans les valeurs et l’égalité?
  • Des modèles de société égalitaires différents ?
  • Quelle éducation pour le citoyen de demain ?

Téléchargez le cours ici.

Mohamed-Sghir Janjar

Mohamed-Sghir Janjar est directeur-adjoint du projet documentaire et scientifique de la Fondation du Roi Abdul-Aziz pour les études islamiques et les sciences humaines. Titulaire d’une licence de sociologie de la Faculté des lettres de l’Université Mohammed V de Rabat et d’un doctorat de troisième cycle de l’Université de la Sorbonne-Paris V avec pour spécialité l’anthropologie sociale et culturelle, il est aussi chercheur et traducteur. Il travaille notamment sur les mutations socioculturelles de la société marocaine contemporaine. Il aborde la question de la mixité sociale et de l’égalité des chances en anthropologue de l’école publique et de la justice sociale. Il est l’auteur d’une thèse sur L’Expérience du sacré chez la confrérie religieuse des Aissaoua au Maroc (1979-1984), a contribué à de nombreux ouvrages collectifs et dirige la revue Prologues.

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Mohamed-Sghir Janjar is the deputy director of a project sponsored by the King Abdul-Aziz Foundation for Islamic Studies and social sciences. Recipient of a degree in sociology from the Faculté des Lettres at the Mohammed V University in Rabat and a doctorate from the Sorbonne University in Paris (Paris V) in social and cultural anthropology, Janjar is also a researcher and translator. He focuses on socio-cultural change in contemporary Moroccan society. As an anthropologist of public schools and social justice, his work addresses questions of diversity and equality of opportunity. He is the author of “The Experience of the Sacred in the Religious Brotherhood of the Aissaoua in Morocco” (1979-1984), has contributed to many collaborative pieces, and runs the journal Prologues.

English translation by Anna Mitchell

Pour aller plus loin

Rawls, J., 1987 (trad : C. Audard). Théorie de la justice. Seuil, Paris.

Un essai fondateur de la philosophie contemporaine qui vise à articuler justice sociale et efficacité économique, forgeant une « charte de la social-démocratie moderne ».

Sen, A., 2000 (trad : P. Chemla). Repenser l’inégalité. Seuil, Paris.

Un ouvrage qui propose une réflexion sur la manière dont lutter contre les inégalités sociales, non pas à travers un égalitarisme abstrait mais en mettant en place des mesures réelles et en repensant certains concepts fondamentaux touchant à l’égalité, à la diversité humaine et au bien-être social.

Nussbaum, M., 2011. Les émotions démocratiques : comment former le citoyen du XXIè siècle ? Climats, Flammarion.

Un livre qui insiste sur l’importance d’une éducation fondée sur les humanités (histoire, arts, philosophie, littérature…) pour former un véritable citoyen, capable de faire preuve de ces « émotions démocratiques » que sont l’empathie, la compassion ou le respect, essentielles pour atteindre les idéaux de liberté et d’égalité des démocraties.

Conseil supérieur de l’enseignement, L’évaluation de l’impact des programmes de l’éducation aux droits humains et à la citoyenneté du Ministère de l’Education Nationale.

Une étude qui analyse le développement, les difficultés, les enjeux et les obstacles des programmes d’éducation sur les droits de l’Homme et la citoyenneté au Maroc.

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