Lutter contre les exactions à l’encontre des femmes

Lutter contre les exactions à l’encontre des femmes

Par Bouthaina

À l’occasion de la Journée internationale des Droits des Femmes, ce n’est pas une fleur que j’offre à mes pairs, ni un cadeau, mais plutôt un flambeau : celui de la lutte contre les exactions dont nous sommes l’objet.

Outrée par le pull que je portais durant la séance, ma professeure d’éducation physique m’avait donné un premier avertissement pour changer de tenue. Cela ne m’avait pas inquiétée outre mesure.

À la fin de l’un de ses cours, juste après l’appel, elle me fit venir devant mes camarades de classe et souleva mon pull devant l’assistance en déclarant que c’était ce qui se passait lorsqu’on portait une tenue indécente. J’esquissai un mouvement de défense avec mes coudes afin de garder contenance, tout en essayant de me remémorer la couleur de mon soutien-gorge.

J’ai un souvenir vivace de mes camarades, les yeux fixés sur le sol, ainsi que de leurs réponses évasives lorsque je leur avais demandé s’ils avaient vu la couleur de ma brassière. Une amie m’a confié par la suite qu’elle s’était sauvée pour éviter de subir la même situation, étant donné qu’elle portait un pull similaire au mien.

Suite à cet incident, ma présence aux séances de sport s’est espacée, pour se limiter aux tests obligatoires pour valider l’année.

Aujourd’hui, je partage cette expérience afin de lever le voile sur les inégalités de genre au sein de l’école, dans l’espoir de créer un espace de débat, où filles et garçons pourront discuter de leur vécu, pour se libérer des tabous qui entourent les agressions subies dans le milieu éducatif et poursuivre en justice ceux ou celles qui les ont commises.

Briser les stéréotypes, faire bouger les mentalités… Dans une société qui considère que les tâches ménagères sont l’unique apanage des femmes, que les femmes devraient être résignées devant des frères, des pères et des cousins vautrés sur le canapé sans lever le petit doigt, il est temps de militer tous ensemble, toutes catégories sociales confondues, pour arracher nos droits légitimes !

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